Voyager en camping-car au Mexique : est-ce dangereux ?

Avant de nous embarquer dans l’aventure de la Panaméricaine, nous avons passé de nombreuses heures à rechercher des articles sur des retours d’expérience de voyages au Mexique en camping-car. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé grand-chose de vraiment détaillé. C’est pourquoi nous trouvions important de partager notre propre expérience dans cet article, dans l’espoir de répondre à vos questions et de vous offrir des conseils pratiques pour votre propre voyage !

👉 Où dormir ? Où trouver de l’eau potable ? Sécurité et corruption ? On vous dit tout dans cet article, basé sur notre propre expérience après plusieurs mois passés sur les routes mexicaines.

Où dormir au Mexique en camping-car ? 💤

Au Mexique, nous avons alterné entre camping sauvage, campings privés et parkings sécurisés. Voici un aperçu des différentes options :

1️⃣ Camping sauvage

La majorité de nos nuits au Mexique nous les avons passé en camping sauvage, et nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, où que nous soyons dans le pays. Nous utilisions l’application iOverlander pour repérer des spots recommandés par d’autres voyageurs et choisir les endroits les plus sûrs et agréables.

Le Mexique étant très grand, il est facile de s’éloigner des routes et de trouver un endroit tranquille pour passer la nuit. Nous avons notamment dormi sur des plages désertes dans le Veracruz, dans les montagnes du Jalisco, et même à côté de cenotes dans le Yucatán.

Quelques conseils pour le camping sauvage au Mexique :
✅ Arriver avant la tombée de la nuit pour bien repérer les lieux.
✅ Éviter les spots trop isolés si vous avez un doute sur la sécurité.
✅ Privilégier les endroits déjà testés par d’autres voyageurs sur iOverlander.
✅ Demander l’autorisation aux locaux si vous vous installez sur un terrain privé, ils sont souvent très accueillants.

2️⃣ Campings privés

Nous avons aussi fait quelques arrêts dans des campings privés, souvent pour prendre une douche chaude, faire une lessive ou simplement profiter d’un peu de confort après plusieurs jours en autonomie. Contrairement à l’Europe ou aux États-Unis, il n’existe pas de campings officiels au Mexique, mais de nombreux particuliers ouvrent leur terrain aux voyageurs moyennant une petite contribution.

Les prix restent abordables, en général entre 10 et 15 euros par nuit. Nous avons trouvé de très bons campings, notamment sur la côte Pacifique, où certains offrent même un accès direct à la plage. Dans le Quintana Roo, à Bacalar, nous avons dormi dans un camping avec un accès direct à la lagune : le luxe après plusieurs jours de route !

Les services varient selon les campings, mais on trouve souvent :
🔹 Des douches (mais rarement chaudes !).
🔹 Des branchements électriques, souvent limités en puissance.
🔹 La possibilité de remplir son réservoir d’eau.
🔹 Du WiFi.

3️⃣ Parkings privés

Parfois, nous avons opté pour des parkings privés, surtout en ville. Il s’agit en réalité de parkings appartenant à des particuliers, qui autorisent les camping-cars à y passer la nuit. Cette option nous a permis de dormir sereinement tout en étant à proximité des centres-villes pour les visites.

Nous avons notamment utilisé cette solution pour visiter les villes de Guadalajara, Guanajuato et San Miguel de Allende. Les tarifs varient, mais il est rare de payer plus de 15 euros pour 24h. C’est une solution pratique pour explorer les villes mexicaines en toute tranquillité !

🔎 Notre avis

Le camping sauvage reste notre option préférée pour la liberté qu’il offre et la beauté des paysages au réveil. Les campings privés sont parfaits pour une pause confort, et les parkings sécurisés sont une solution idéale pour visiter les grandes villes sans souci. Au Mexique, il y a toujours une option adaptée à votre style de voyage !

Camping sauvage dans l'état de Jalisco
Camping sauvage dans l’état de Jalisco
camping au milieu des cocotiers, Veracruz, Mexique
Nuit dans un camping dans l’état du Veracruz

Où trouver de l’eau potable ? 💦

Au Mexique, nous avons dû adopter des techniques différentes pour avoir de l’eau potable par rapport aux États-Unis et au Canada. Voici comment nous faisons au quotidien :

🔹 Pour l’eau potable : Nous allions dans des boutiques appelées « Aqua Purificada », que l’on trouve absolument partout au Mexique. C’est d’ailleurs la solution utilisée par la majorité des Mexicains, car l’eau du robinet n’est pas potable. Elles permettent de remplir des bidons d’eau purifiée pour quelques pesos. Nous avions deux bidons de 10 litres que nous transvasions ensuite dans nos gourdes pour une consommation quotidienne. Cette solution est économique et pratique ! Pensez à toujours confirmer le prix de l’eau avant de remplir vos bidons.

⚠️ L’eau vendue dans les Aqua Purificada et dans les supermarchés n’est pas de l’eau minérale, mais de l’eau purifiée, ce qui signifie qu’elle ne contient plus de minéraux. Il est donc recommandé de consommer des boissons électrolytes (facilement trouvables dans tous les supermarchés) pour éviter les carences en minéraux, surtout quand il fait très chaud ou en cas de maladie. On parle en connaissance de cause… la déshydratation nous est déjà tombée dessus ! 

🔹 Pour remplir le réservoir d’eau du camping-car :

  • Lorsque c’était possible, nous remplissions directement notre réservoir dans certaines Aqua Purificada (certains endroits le proposent, à vérifier sur iOverlander).
  • Parfois, nous trouvions également des fontaines publiques où nous pouvions remplir notre réservoir.
  • Sinon, nous faisions le plein d’eau dans les campings lorsque nous y passions la nuit.

👉 Nous vous recommandons de ne pas boire l’eau du réservoir du camping-car, car l’eau disponible dans les campings ou fontaines n’est pas potable.

Bref, trouver de l’eau au Mexique n’a jamais été un problème, il suffit juste de bien s’organiser ! 

Les routes et la conduite au Mexique 🚐

Au premier abord, conduire au Mexique peut sembler compliqué et déstabilisant. Entre les routes en mauvais état, la conduite aléatoire des locaux et les nombreux dos d’âne, on avoue que ça peut être un peu déroutant au début. Mais rassurez-vous, au bout de quelques jours, on s’y habitue et on prend le coup de main.

Voici ce qu’il faut savoir avant de prendre la route :

🔹 Routes principales : Les autoroutes à péage (cuotas) sont en plutôt bon état, sécurisées mais payantes. Les routes gratuites (libres) sont plus dégradées mais plus économiques. Pendant notre voyage, nous avons principalement emprunté les routes gratuites plutôt que celles à péage. Non seulement elles permettent de mieux profiter des paysages et petits villages, mais en plus, elles évitent de payer des péages parfois très chers

👉 Si vous empruntez les autoroutes à péage (cuotas), sachez que les prix varient en fonction du type de véhicule. Si vous avez un véhicule avec double essieu ou une remorque, le tarif peut être doublé par rapport à une voiture classique. Pensez donc à bien vérifier le prix avant de vous engager sur l’autoroute pour éviter les mauvaises surprises ! Avec notre pick-up cellule, nous étions considérés comme voiture classique, ouf. 😮‍💨

🔹 GPS : Pour nous orienter, nous avons utilisé Google Maps, plus fiable que Waze selon notre expérience. Mais attention, il vaut mieux toujours vérifier l’itinéraire avant de partir, car il peut parfois proposer des raccourcis impraticables ou vous envoyer sur des pistes. N’hésitez pas à croiser les infos avec iOverlander ou à demander conseil aux locaux si vous avez un doute. N’oubliez pas que les routes au Mexique sont en mauvais état, tout cela ralentit considérablement le trajet. Le temps affiché sur le GPS n’est donc jamais le temps réel, il faut toujours prévoir plus de temps pour arriver à destination.

🔹 Topes : Si vous ne connaissez pas encore les topes, préparez-vous à les détester. Ce sont des dos d’âne ultra-hauts, souvent mal signalés, et parfois même invisibles avant d’être dessus. Ils sont partout, surtout à l’entrée et à la sortie des villages, et peuvent vous surprendre si vous ne faites pas attention. On en a pris quelques-uns un peu trop vite… et nos suspensions s’en souviennent encore !

🔹 Essence : Les stations-service sont nombreuses, surtout sur les grands axes, et nous vous conseillons de privilégier les enseignes officielles comme Pemex. Au Mexique, un pompiste s’occupe toujours de faire le plein à votre place, alors restez attentifs : assurez-vous que le compteur est bien à zéro avant qu’il commence et indiquez clairement le type de carburant dont vous avez besoin.

🔹 Sécurité routière : C’est vrai que conduire au Mexique demande une vigilance de tous les instants. Entre les nids-de-poule, les piétons qui traversent sans prévenir, les animaux sur la route et les fameux topes, il faut rester attentif en permanence. Mais après plus de 5 mois sur les routes mexicaines, nous n’avons jamais eu de problème. Avec un peu d’anticipation et une bonne concentration, tout se passe très bien !

Transport de canne à sucre
Transport de canne à sucre
Route à Chacala
Route à Chacala

Et niveau corruption ça dit quoi? 👮

On ne va pas se mentir, la corruption policière est un problème bien réel au Mexique. On l’a vécu 2 fois, lorsque des policiers nous ont arrêtés et ont inventé des prétextes pour nous faire payer. Une fois, ils nous ont dit qu’il nous fallait un permis spécial pour emprunter une route, ce qui était complètement faux. D’autres voyageurs nous ont raconté des histoires similaires : soi-disant un stop manqué, une vitesse excessive…

Nos conseils pour gérer ces situations :

Avoir une dashcam : C’est essentiel et cela nous a sauvé lors des deux arrêts. Rien qu’en la voyant, les policiers ont changé d’attitude. Elle peut aussi vous permettre de réfuter leurs accusations.

Ne jamais donner vos papiers originaux : Donnez toujours des copies ! L’une des tactiques des policiers est de confisquer vos documents originaux et de refuser de les rendre tant que vous ne payez pas. Cela est déjà arrivé à de nombreux voyageurs que nous avons rencontrés.

Ne pas descendre du véhicule : Les policiers tentent souvent de vous faire sortir du véhicule pour vous intimider davantage. Essayez dans la mesure du possible de rester à l’intérieur et continuez à discuter depuis votre siège.

Se débrouiller en espagnol : Maîtriser l’espagnol nous a beaucoup aidés dans nos deux expériences, cela peut vraiment faire une différence lors de la négociation avec les policiers. 

Faire attention à qui vous arrête : Les militaires, par exemple, ne sont généralement pas corrompus, mais la garde nationale peut l’être davantage.

Dans tous les cas, prenez votre temps pour négocier. Ne vous énervez pas et essayez de tenir tête calmement. Malheureusement, si vous cédez, cela ne fait qu’encourager la corruption. Lors de nos deux expériences avec des policiers corrompus, nous avons négocié avec patience et avons réussi à repartir sans rien payer.

Sécurité 👮

Le Mexique a parfois mauvaise réputation en matière de sécurité, mais de notre côté, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, même en traversant des zones dites « rouges » comme le Sinaloa ou l’État de Guanajuato. Cela dit, on ne va pas vous mentir : voyager au Mexique, ce n’est pas toujours tout beau, tout rose. La corruption existe bel et bien, et les problèmes liés aux cartels aussi. Mais en respectant quelques règles de base, tout devrait bien se passer.

Nos conseils pour voyager sereinement au Mexique en camping-car :

Restez informé : suivez les actualités locales et renseignez-vous sur la situation des différentes régions avant de vous y rendre.


Évitez de conduire de nuit : les routes sont plus dangereuses après le coucher du soleil (présence d’animaux, routes mal éclairées, risques de mauvaises rencontres).


Ne montrez aucun signe extérieur de richesse : évitez d’exhiber des objets de valeur (bijoux, appareils électroniques coûteux…).


Faites confiance à votre instinct : si un endroit ne vous inspire pas confiance, ne restez pas.


Choisissez bien vos spots de nuit : privilégiez les endroits recommandés par d’autres voyageurs via iOverlander ou les terrains surveillés.


Soyez discrets : évitez de trop parler de votre itinéraire ou de montrer votre localisation en temps réel sur les réseaux sociaux.


Respectez les forces de l’ordre : si vous êtes arrêtés par la police, restez courtois et ne donnez jamais d’argent directement.

Au final, notre expérience a été positive, mais chacun peut ressentir les choses différemment. Certains voyageurs se sentiront à l’aise partout, d’autres seront plus méfiants. Le tout est de rester vigilant sans sombrer dans la paranoïa. Voyager au Mexique en camping-car n’est pas dangereux, mais il faut savoir adopter les bonnes habitudes pour en profiter en toute sérénité. 

Notre avis ⭐

Le Mexique a été notre deuxième pays préféré après les États-Unis pour voyager en camping-car. Ce pays est une vraie pépite, à la fois pour ses paysages incroyables, sa culture riche et unique, et son ambiance chaleureuse. Des plages paradisiaques de la Basse-Californie aux cénotes du Yucatan, en passant par les villes coloniales pleines de charme, il y a de quoi en prendre plein les yeux !

Et comment ne pas parler de la nourriture ? La cuisine mexicaine est exceptionnelle, avec des saveurs et des spécialités qui varient selon les régions. Nous avons découvert des plats incroyables tout au long de notre voyage. Si ça vous intéresse, on vous en parle plus en détail ici. 

Dans cet article, on a essayé de tout répertorier : nos conseils, les points à savoir sur la sécurité, la conduite, les endroits où dormir… On espère sincèrement que cela vous aidera à préparer votre voyage ! 

Si vous hésitez encore, on ne peut que vous encourager à sauter le pas. Voyager en camping-car au Mexique, c’est vivre l’aventure à fond, en toute liberté. Certes, il faut rester vigilant, mais les rencontres, les paysages et l’ambiance valent largement le détour.

Alors, prêts à partir à l’aventure ? 🇲🇽

Balade dans le village de Tlacotalpan
Balade dans le village de Tlacotalpan
Farniente dans l'état du Campeche
Farniente dans l’état du Campeche

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À bientôt sur les routes (ou ici, sur le blog). 🚐✨

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